Sarah Lamour – Le Festival Equinoxe reporté à 2023 (Magazine Cité des Arts)

Sarah Lamour, co-directrice de la Compagnie L’Etreinte, organise tous les deux ans le festival Equinoxe, célébration des arts vivants à l’Espace des Arts du Pradet. Malheureusement pour nous, elle a dû le reporter intégralement. Mais la compagnie n’en reste pas moins très active. Vivement 2023 !

Vous avez cru jusqu’au bout au maintien du Festival Equinoxe 2021…

Il devait avoir lieu en avril, avec trois jours de festival en plus. Jusqu’au bout, nous avons fait le pari d’y croire, avec l’espoir que ça reparte. Pendant six mois, on a travaillé comme des forcenés. Malheureusement, il a fallu se rendre à l’évidence. Nous reportons donc l’événement dans son intégralité en avril 2023. Ce sera un festival encore plus festif que d’habitude, sous le signe de la couleur rose, des bacchanales et de la nature. Ce qui est intéressant, c’est que la scénographie du festival, l’histoire des spectacles de rue, se rapportaient à une société qui s’effondre, de gens hyperactifs en perte de repères et qui retournent à des choses simples et festives. Nous avions déjà sollicité de nombreuses compagnies et nous nous sommes engagés sur le report auprès d’elles.

Quelles seront vos prochaines dates ?

Nous tournons le Poisson Belge, notre création 2020. Le spectacle a déjà été reporté trois fois. Nous le jouerons certainement en septembre 2021 au théâtre Comedia. Il a eu un très vif succès, et soutenu par l’auteure Leonore Confino, Molière 2020. Nous y croyons énormément, et voulons le diffuser fortement. Nous avons intégré une comédienne supplémentaire qui crée le son en direct, et nous serons prochainement en résidence au Comedia. Il y a deux nouvelles créations de la Compagnie l’Etreinte, « Être un homme », un seul en scène écrit et joué par Louis-Emmanuel Blanc sur la thématique de l’identité masculine en 2021. C’est assez léger et humoristique. Il sera en résidence à l’Espace des Arts en octobre 21 et février 22, et jouera en février 22 à l’Espace des Arts également. Puis la création de Thomas Astegiano qui a rejoint la compagnie : « On verra des
sourires », c’est une co-écriture entre Mohammed Saber qui vient du Soudan et Thomas, toulonnais. C’est un spectacle poétique et musical, chanté et dansé. Il a été accueilli à Châteauvallon en résidence. C’est sur la migration, le déracinement, et la recherche de son lieu d’appartenance. Nous avons également un spectacle qui tourne depuis trois ans : « On dirait qu’on a vécu ». Il sera au festival d’Avignon au théâtre Isles 80, se le festival a lieu. Grâce aux « Scènes Départementales », une initiative du Département du Var, nous pouvons jouer dans les collèges, ce spectacle, ainsi que « Membres ».

Comment vous êtes-vous adaptés pour continuer à donner vos cours de théâtre ?

Nous sommes une compagnie professionnelle, mais la formation est au cœur de nos intérêts. Nous avions continué les interventions à la prison de la Farlède, mais avons dû arrêter. Cette année, notre école : « Les ateliers de l’Etreinte », a trouvé de nouvelles formes d’enseignement, notamment en visio. Le résultat est au-delà de nos espérances, notamment pour les ados. On a fait le pari d’assurer comme prévu, les spectacles de nos treize différents groupes, jeunes et adultes, qui ont été répétés en distanciel ou en extérieur. Nous aurons un festival au mois de juin. Nous avons quatre professeurs différents et de nombreux élèves. Peu importe le lieu où nous jouerons, et la plus belle scène du monde est l’espace public. Normalement, c’est prévu à l’Espace des Arts, sur cinq jours. Nous avons de très bons élèves, dont certains auraient tout à fait leur place dans des compagnies professionnelles. Nous nous tenons prêts pour la reprise, que nous pensons explosive, dans le bon sens du terme.

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